samedi, 23 mars 2013
elle avait de la poussière, à aspirer, une galaxie à faire tourner, des nuages à repasser (Baudelaire - 6ème jour)
Ce soir-là, Laure traversa la ville, les quartiers, le printemps, d'un pas qu'elle ne savait pas insolent, perdue dans ses pensée, car, oui, Laure avait des pensées. Ou plutôt des sensations. Laure n'avait pas le pouvoir de mettre des mots sur tout, et surtout pas sur ce qu'elle ressentait. Quand elle était malheureuse, elle buvait pour noyer la conscience, échouée au pied du canapé. Quand la douleur était anesthésiée, elle se levait, ouvrait la fenêtre et fumait une mentholée. Et quand elle s'en était allée, Laure remettait le nez dehors.
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vendredi, 22 mars 2013
Un blue lagoon pour l'oiseau bleu ( Baudelaire - 5ème jour)
Et dire qu'elle avait pensé trouver le salut dans ce boulot, payer pour ses péchés, une sorte de rédemption pour toutes les saletés qu'elle avait faites, ou dites, dans sa vie.
Marie n'a pas toujours été une sainte (elle ne s'est jamais voilé la face, ça fait partie d'la thérapie) et a souvent trouvé refuge dans l'absinthe. Père plus qu'autoritaire, mère démissionnaire, l'alcool dont elle désinfectait ses plaies avait fini par trouver le chemin du gosier :
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jeudi, 21 mars 2013
"Ainsi fond, fond, fond, la petite marionnette" ( Baudelaire - 4ème jour)
Alors qu'il s'engageait sur une grande avenue, passait devant la pharmacie, une voix, provenant sûrement des petits hauts-parleurs installés aux quatre coins des rues, se fit entendre :
"La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine."*
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mercredi, 20 mars 2013
Réunion tupper-wave pour speed-datées au carbone 14 ( Baudelaire - 3ème jour)
Notre dandy dixneuviémiste élimé du coude et toujours à la recherche de ses droits d'auteur s'inquiétait pour son avenir que les amis de Laure, admirateurs de Laure-idole, avaient, pour l'heure, anéanti. Ne tirons pas la conclusion hâtive qu'ils avaient raison, et que notre poète, aux identités multiples, cherchait à abuser de l'amour d'une jeune fille en fleur à l'ombre d'un trois pièces meublé en plein centre de Paris. N'allons pas imaginer que sous ses airs de Peter Pan pour jeunes femmes désabusées, se cachait un capitaine prêt à tout pour vivre à leurs crochets. Charles/Arthur/Alfred/Paul un courtisan, un homme galant, un scandaleux ? Ça se saurait... Ou peut-être se veut-il le précurseur d'un nouveau mouvement antisocial uniquement réservé aux hommes ?
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mardi, 19 mars 2013
Con comme un pigeon qu'aurait dû tomber du nid ( Baudelaire - 2ème jour)
"- Mais tu comprends rien ! T'es vraiment trop con Simon, t'es vraiment trop con ! Tu crois vraiment qu'j'irai mieux après une bonne bière ? Tu crois vraiment que le houblon va tout effacer, comme ça par magie ? Qu'après avoir picolé j'trouverai normal de rentrer dans une maison vide, sans odeur de cuisine, sans la voix de Janis ou d'Aretha, de crier « ton rêve est exaucé jeune femme, je suis rentré » aux murs qui me renverront mon rêve dans la gueule, un rêve froid comme l'acier ? Oui, Simon, évidemment, Simon, une bière et ça repart comme hier ! Eh ben c'est exactement ça Simon, comme hier. La même absence, le même vide, le même silence, chaque matin, chaque soir. Comme hier. Mais ça tu peux pas comprendre Simon. T'auras quelqu'un à qui parler en rentrant, toi, même si elle..."
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lundi, 18 mars 2013
Diane chasseresse à l'affût d'un chevreuil mal garé (Baudelaire - 1er jour)
Ce n'est pas comme si elle n'était pas habituée, depuis le temps. Une routine, un pain quotidien (jamais de baguette, ni de croissant), un dommage collatéral selon la quinzaine du mois en cours.
Oh oui elle en avait entendu, des vertes et des pas mûres, elle en avait soupé, des douces, et des plutôt salées, des éclaboussures de sang-chaud, pendant qu'elle s'évertue à garder le sien froid.
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vendredi, 28 décembre 2007
La Solitude
Un gazetier philanthrope me dit que la solitude est mauvaise pour l'homme; et à l'appui de sa thèse il cite, comme tous les incrédules, des paroles des Pères de l'Eglise.
Je sais que le Démon fréquente volntiers les lieux arides, et que l'esprit de meurtre et de lubricité s'enflamme merveilleusement dans les solitudes. Mais il serait possible que cette solitude ne fût dangereuse que pour l'âme oisive et divagante qui la peuple de ses passions et de ses chimères.
Il est certains qu'un bavard, dont le suprême plaisir consiste à parler du haut d'une chaire ou d'une tribune, risquerait fort de devenir fou furieux dans l'île de Robinson. Je n'exige pas de mon gazetier les courageuses vertus de Crusoé, mais je demande qu'il ne décréte pas d'accusation les amoureux de la solitude et du mystère.
Il y a dans nos races jacassières des individus qui accepteraient avec moins de répugnance le supplice suprême, s'il leur était permis de faire du haut de l'échafaud une copieuse harangue, sans craindre que les tambours de Santerre ne leur coupassent intempestivement la parole.
Je ne les plains pas, parce que je devine que leurs effusions oratoires leur procurent des voluptés égales à celles que d'autres tirent du silence et du recueillement; mais je les méprise.
Je désire surtout que mon maudit gazetier me laisse m'amuser à ma guise. "Vous n'éprouvez donc jamais, -me dit il, avec un ton de nez très apostolique, le besoin de partager vos jouissances?" Voyez vous le subtil envieux! Il sait que je dédaigne les siennes, et il vient s'insinuer dans les miennes, le hideux trouble fête!
"Ce grand malheur de ne pouvoir être seul!..." dit quelque par La Bruyère, comme pour faire honte à tous ceux qui courent s'oublier dans la foule, craignant sans doute de ne pouvoir se supporter eux mêmes.
"Presque tous nos malheurs nous viennent de n'avoir pas su rester dans notre chambre", dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherche le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle.
BAUDELAIRE "petits poêmes en prose (le spleen de Paris)
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lundi, 29 octobre 2007
La Destruction

Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon;
Il nage autour de moi comme un air impalpable;
Je l'avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l'emplit d'un désir éternel et coupable.
Parfois il prend, sachant mon amour de l'ART?
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.
Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l'Ennui, profondes et désertes,
Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,
Et l'appareil sanglant de la Destruction!
Baudelaire extrait "les fleurs du mal" 1861.
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mardi, 03 avril 2007
Les yeux des pauvres
Nous avions passé ensemble une longue journée qui m'avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l'un et à l'autre, et que nos deux âmes désormais n'en feraient plus qu'une; - un rêve qui n'a rien d'original, après tout, si ce n'est que, rêvé par tous les hommes, il n'a été réalisé par aucun.
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vendredi, 16 mars 2007
Les fleurs du mal (suite)
Souvenez-vous de ce superbe livre consacré à Baudelaire dont je vous ai parlé ici. Ce que je ne vous avais pas dit à l'époque, c'est son prix, mais il suffisait de cliquer sur l'image pour le savoir. 218,50 € !! Rien que ça !
Mais voilà, lundi, en allant faire un "petit" tour dans une "petite" librairie dans ma "petite" ville, j'ai vu (oui, je vois !) le même livre, plus petit, mais surtout, plus économique. Oui, je sais, rien ne vaut la version originale. Cela dit, 4 fois moins cher mais pas 4 fois plus petit, là, j'approuve !
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samedi, 13 janvier 2007
Les Fleurs du mal de Baudelaire illustrées par la peinture symboliste et décadente
Jeudi matin, avec mes collègues, nous nous sommes extasiées (oui, "ées", à ce moment-là nous n'étions que des femmes), sur un ouvrage de toute beauté, "Les Fleurs du mal de Baudelaire illustrées par la peinture symboliste et décadente"
Nous l'avons feuilleté (que ce terme fait pauvre comparé à la richesse de cet ouvrage) avant qu'il ne parte au fond local, caressant les peintures qui accompagnent certains des poèmes de l'illustre Baudelaire.
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